« On a beau avoir une santé de fer, on finit toujours par rouiller. » Jacques Prévert ne pouvait pas mieux dire. Car on le sait bien en 2013 :
le stress oxydant est notre ennemi public numéro 1.
C’est cette sorte de « rouille » qui, en s’accumulant dans notre
corps, nous fait vieillir plus vite. C’est elle qui nous pousse dans la
maladie chronique, le
cancer, Parkinson, Alzheimer… C’est elle qui finit par nous tuer.
Tout le monde a entendu parler des antioxydants et de leurs cibles
préférées, les radicaux libres. Il y en a à toutes les sauces dans les
publicités pour les cosmétiques et les compléments alimentaires vendus
en pharmacie. Mais au fait, de quoi parle-t-on ?
Sait-on encore à quoi servent exactement les antioxydants ? Faut-il vraiment en prendre à tire-larigot et lesquels ?
Tout a commencé par des bouts de fer et de caoutchouc
C’est outre-Manche qu’est née l’appellation « radicaux libres », à la
fin des années 30, après que des chimistes aient observé que des atomes
et des molécules instables, extrêmement réactives, étaient impliquées
dans l’apparition de la rouille du fer et des fendillements du
caoutchouc.
Sûrs qu’il s’agissait de sous-produits de l’oxygène de l’air, ils les baptisèrent
free radikals.
Libres… car il s’agit d’atomes possédant à leur périphérie un électron
libre, isolé, baladeur. Pour devenir plus stables, ces atomes ou
molécules donnent un électron ou arrachent un autre électron à un atome
ou une molécule en possédant deux à la périphérie, la transformant à son
tour en radical libre.
Le double jeu des radicaux libres
Plusieurs scientifiques allaient s’emparer de cette notion dont un
médecin, ancien chimiste de la Shell, installé à Berkeley, Denham
Harman. Le père de la théorie du stress oxydant imagina, dans les années
50, que ce phénomène destructeur pouvait être extrapolé à l’organisme
humain (1). Et il avait raison…
Aujourd’hui, nous savons que ces radicaux libres jouent un
rôle majeur à la fois positif et négatif. Lorsqu’ils sont dans un excès
insupportable pour le corps, celui-ci entre dans un stress oxydatif,
avec des conséquences d’une portée difficilement imaginables sur notre
santé. Cet excès apparaît quand nos défenses naturelles
anti-oxydantes, provenant soit de molécules que nous ingérons, soit que
nous fabriquons, sont dépassées.
Ce que l’on ignore cependant,
c’est que ces radicaux libres, à doses physiologiques, – tout est dans
tout – ont ausssi un effet bénéfique pour l’organisme (2).
Bataille au cœur de nos cellules
D’où viennent ces radicaux libres ? Ce sont en fait des sous-produits
d’un métabolisme vital qui part de l’oxygène pour aboutir à des
molécules très riches en énergie, l’ATP.
Tout se passe dans des petits organites intra-cellulaires, les
mitochondries. Ce sont en quelque sorte les centrales énergétiques de
nos cellules. De la même façon qu’un moteur à explosion de voiture brûle
de l’essence en dégageant des émanations polluantes, il y a dans notre
chaîne interne de production d’énergie des sous-produits nocifs : des
radicaux libres.
Et plus le kilométrage de la voiture est élevé plus la voiture pollue :
en vieillissant nos mitochondries fonctionnent moins bien et accumulent
aussi davantage de radicaux libres au fil des ans.
« C’est l’abus qui tue », ma grand-mère avait raison
C’est donc l’excès de radicaux libres qui est dangereux et cet excès
peut provenir aussi de sources extérieures présentes dans notre
environnement. C’est bien le problème aujourd’hui. Ma grand-mère avait
raison, c’est l’abus qui tue !
Les radicaux libres sont produits par les polluants chimiques,
par les radiations de toutes sortes, les agents infectieux,
l’alimentation, les médicaments… et sans doute par le stress
psychologique. En réalité, les conditions de la vie moderne
regorgent de facteurs susceptibles de générer des radicaux libres. Mieux
vaut le savoir car notre santé passe d’abord par celle de nos cellules.
Comment l’oxydation des cellules entraîne des dommages irréversibles
Ces molécules étant un peu à l’organisme ce que la rouille est au
fer, le rancissement au beurre ou la craquelure au caoutchouc, les
mécanismes de nos cellules et de nos tissus se grippent, leurs
constituants « rouillent» et se transforment.
Oxydés, les composants de nos cellules subissent des dommages
irréversibles. Aucun d’entre eux n’est à l’abri qu’il s’agisse des
protéines, des lipides, des glucides ou de l’ADN… avec, à la clef,
des cancers, du diabète, des maladies articulaires, des plaques d’athéromes sur les parois des artères, des inflammations…
Contre le stress oxydant, la « détoxification » ne sert à rien
Il ne faut pas confondre ces déchets avec les toxines que l’on a
coutume d’éliminer par la dépuration en « rinçant » notre organisme, en
buvant beaucoup d’eau et qui sont ensuite évacuées par l’intestin ou les
reins.
Non, les molécules oxydantes, malheureusement, ne disparaissent pas en quelques gorgées
: si les « éboueurs » de l’organisme ne suivent pas le rythme de leur
production, elles restent sur place, se déposent souvent, non pas dans
les cellules elles-mêmes mais à la surface extérieure de celles-ci.
Nous avons des défenses antioxydantes mais…
Bien qu’inégaux devant les radicaux libres (comme sur le plan
immunitaire) nous sommes naturellement armés pour les neutraliser dès
qu’ils commencent à présenter un danger.
Nous disposons à cet effet d’un certain nombre d’antioxydants endogènes que nous fabriquons.
Ainsi,
nous produisons en particulier une petite molécule faite de trois
acides aminés (glycine, cystéine et glutamate), le glutathion : c’est à la fois le meilleur capteur de groupements chimiques oxydants et de surcroît un excellent détoxifiant.
On l’appelle « le maître antioxydant » et vous allez le voir, ce titre n’est pas usurpé.
Bien-sûr, notre organisme fabrique d’autres antioxydants comme
l’acide urique ou la superoxyde dismutase (SOD) mais aucun n’est aussi
puissant ni aussi généraliste que le glutathion.
Notre source interne de glutathion se tarit à la cinquantaine
Le rôle bénéfique des antioxydants sur la durée de vie a été démontré
par plusieurs expérimentations depuis la fin des années 50, époque à
laquelle
Denham Harman réussit à faire vivre des souris 20% plus longtemps en enrichissant leur alimentation en antioxydants.
Nous savons aussi et depuis peu, qu’à l’approche de la cinquantaine,
l’homme et la femme deviennent particulièrement fragiles face aux
radicaux libres. C’est la conclusion d’une très sérieuse étude
américaine réalisée par Dean Jones en 2002… Cette équipe d’Atlanta a
étudié certains paramètres pouvant refléter le stress oxydant, tel que
la quantité de glutathion oxydé (le mauvais ou GSSG) et de glutathion
réduit (le bon ou GSH) dans le plasma ou dans les globules rouges. Elle a
ensuite recherché des corrélations avec les caractéristiques des sujets
et n’en a trouvé aucune à l’exception, très nette, de l’âge.
Effectivement, à partir de 45-50 ans commence un déclin du glutathion réduit tandis que le glutathion oxydé augmente.
C’est l’âge critique du vieillissement humain, celui où commencent à
apparaître les phénomènes de dégénérescence. Stress oxydant et
vieillissement sont étroitement liés et, en corollaire, il est évident
qu’un stress excessif se manifeste par un vieillissement prématuré. La
plupart des maladies de l’époque, celles qui nous font le plus peur, se
situent précisément au croisement de ces deux phénomènes.
Le glutathion est une molécule que l’on considère comme essentielle à
l’apparition de la vie humaine sur Terre. Elle contrôle la plupart des
processus vitaux de nos cellules. Ce produit éminemment naturel fabriqué
par notre foie, est depuis longtemps utilisé sous une forme injectable.
Si vous en injectez à un malade de Parkinson, ses tremblements cessent immédiatement.
Un antioxydant immunostimulant sans équivalent
Le glutathion réduit (GSH) est l’un des compléments les plus précieux
qui soient. Qu’il s’agisse de maladies sévères comme le diabète qu’il
aide à prévenir de façon visible ou de petits maux (tâches de
vieillesse). C’est par exemple un excellent produit contre les allergies
: en particulier contre l’eczéma, qu’il guérit de façon spectaculaire
en quelques jours. Mais il agit sur tant de de problème de santé qu’il
serait trop long d’en établir la liste exhaustive ici.
Plus de cent années de recherches et 81 000 articles scientifiques
ont établi que le glutathion est l’une des plus importantes molécules
protectrices dans l’organisme, y compris au niveau immunitaire qu’elle
nourrit indirectement. Une faible concentration en GSH a été impliquée
dans la plupart des maladies (avec pour corollaire des améliorations
avec un apport de glutathion) :
- neuronales (Parkinson, Alzheimer…),
- hépatiques,
- pancréatiques,
- gastro-intestinales,
- rénales,
- pulmonaires et respiratoires (asthme),
- cardiaques,
- musculo-squelettiques,
- visuelles (un faible taux est notamment associé à la DMLA et à la cataracte),
- auditives,
- infectieuses (3).
Dans les cancers (4) comme dans le Sida et même des maladies encore mystérieuses comme l’autisme (5) ou la thalassémie…
Tous ceux qui en ont pris, y compris moi-même, ont senti un renouveau de bien-être général en quelques jours.
Un puissant nettoyeur de métaux lourds
A partir du foie où il est stocké avant d’aller alimenter toutes nos
cellules, le glutathion joue aussi un rôle majeur dans la défense de
l’organisme contre les xénobiotiques (substances étrangères à
l’organisme, pollution, médicaments…).
Des études ont montré que de faibles niveaux de glutathion sont
synonymes d’un fonctionnement du foie affaibli avec, pour résultat, une
augmentation des quantités de toxines circulant dans l’organisme.
Le
glutathion a la capacité de se lier à des toxines comme les métaux
lourds, les solvants et les pesticides et de les transformer en composés
hydrosolubles qui seront éliminés dans la bile ou les urines.
Comment bénéficier à plein des effets du glutathion
Malgré son rôle essentiel, le glutathion est rarement prescrit par les médecins et peu commercialisé dans les pharmacies
où l’on préfère vous proposer de la vitamine C ou de la vitamine E de
synthèse comme antioxydants. Aux Etats-Unis, on en trouve partout, chez
nous il faut chercher ! Est-ce parce que son utilisation régulière
permettrait d’éviter bon nombre de pathologies dégénératives qui
rapportent tant aux laboratoires pharmaceutiques ? Espérons qu’il ne
s’agit pas de cela.
On en trouve heureusement sur Internet. Mais il y a tous les prix et
tous les dosages. Pour un effet rapide et visible mais non nocif, il
faut plutôt s’orienter vers une prise d’
un 1g (maximum) par jour en deux fois et en gélules gastro résistantes. Ces dosages puissants sont finalement assez rares. Vous en trouverez
en dosage 400 mg ici ou en
dosage 500 mg ici.
Pour augmenter encore son assimilation,
il vaut mieux
prendre le glutathion en association avec de la vitamine C (naturelle),
ce qui neutralise la charge du glutathion et le rend absorbable au
niveau intestinal.
Par ailleurs, la régénération du glutathion (car il se régénère
lui-même plusieurs fois avant de disparaître) dépend en effet d’enzymes
spécifiques dont l’activité dépend elle-même de certains ions fournis
par l’alimentation
dont le sélénium.
Enfin, et cette dernière précision est essentielle, n’en prenez pas à
tort et à travers (il ne s’agit pas d’éliminer tous les radicaux
libres, ce qui serait aussi mauvais). De plus, le surdosage d’un
antioxydant peut le rendre oxydant et vous donner le résultat inverse de
celui escompté.
Suivez donc bien les posologies journalières inscrites sur les flacons !
Au Vatican, on connaît ce secret…
Tout le monde se souvient de la papaye fermentée (excellent stimulant
des défenses antioxydantes) que le Pr Montagnier avait offert au Pape
en 2002 pour l’aider à lutter contre la maladie de Parkinson. Au vu du
regain de forme du souverain pontif (que l’on donnait pourtant déjà
mourant) dans les jours qui suivirent, regain qui se prolongea deux
années de plus, il faut bien reconnaître que quelque chose s’est passé.
Certains l’attribuent à ce traitement. Mais
peu de gens savent qu’à la papaye fermentée, le prix Nobel avait ajouté sur sa prescription… du glutathion.
Dominique Vialard
(1) La théorie de Denam Harmann fut publiée en 1956 dans The Journal of Gerontology.
(2) Tout d’abord, certaines cellules spécialisées comme les
globules blancs en synthétisent des dérivés destructeurs de bactéries,
en particulier l’acide hypochloreux (le principe actif de l’eau de
Javel). Ensuite, ces molécules oxydantes activent des facteurs de
transcription des gènes impliqués dans la division cellulaire ou dans
les défenses immunitaires .
(3) Pour en savoir plus, je vous invite à aller sur le site de
Nutranews, l’une des rares revues à avoir consacré au glutathion
plusieurs articles fort documentés. Vous y trouverez de nombreuses
références scientifiques. Notamment des études animales et sur l’homme
qui montrent des effets bénéfiques d’une supplémentation en GSH dans de
nombreux cas, pour protéger du déclin lié à l’âge de la fonction
immunitaire, pour stimuler la fonction des lymphocytes ou pour protéger
des infections virales. (Natural Medicine Journal 3(12), February 2011).
(4) On connaît déjà – comme je le rapporte avec Luc Montagnier
dans « Les combats de la vie » (Ed. Le Livre de Poche) des cas de
traitements bénéfiques par le glutathion, dans les cancer de l’ovaire ou
du pancréas notamment. Son apport (comme celui de la SOD) est aussi
très utile face aux dégâts collatéraux des chimiothérapies (les
radiofibroses en particulier).
(5) L’autisme selon le Pr Montagnier peut être amélioré par un
traitement antioxydant associé à un traitement antibiotique de longue
durée.
Pour avoir des infos sur le glutathion, envoyez un mail à francois.felix@cegetel.net